En 2014, j’avais été sollicité pour écrire une musique afin d’accompagner l’interview vidéo d’une amie proche, Ariane WEINBERGER, à l’occasion de la publication de son travail Le Dessein de Sapiens au paléolithique supérieur européen : de la survie à la transcendance par l’Université de Liège.
Ariane souhaitait une illustration musicale qui fasse résonner le paysage de nos lointains ancêtres, quelques sons de flûte très simples, presque rudimentaires. Je lisais alors des extraits de son travail, et je dois dire que pour la première fois, je me mettais à considérer tout autrement la vie de nos ancêtres du Paléolithique : Comment avaient été leur tendresse ? Leur bonté ? Leur joie ? Comment avait résonné leur quête du Sacré en eux-mêmes et dans leurs expressions? Je me lançai alors dans cette composition et réalisai la maquette qui est sur mon site. 100.000 ans dans nos cœurs représente cette part de soi-même qui existe parce qu’un jour, il y a très longtemps, des humains se sont mis à développer la bonté, la beauté, l’harmonie et le sens de leur existence, s’éloignant du Destin naturel et mécanique auquel étaient soumis les autres êtres vivants.
Mais, comme souvent, je m’étais laissé emporter par ma composition, et j’avais entouré la « flûte rudimentaire » de percussions, de harpe et de nappes de cordes. Cette présence, ce « regard » de nos lointains ancêtres qui, mus par une intention mystérieuse, s’étaient mis à souffler dans des roseaux, taper sur des peaux de bête tendues et découvrir les sons des cordes, m’avait troublé au point d’oublier la recommandation pour ma composition : une flûte ténue…